Parce que chaque recruteur de donateurs arrive avec son expérience de vie pour la mettre au service des ONG, il fallait bien une rubrique pour mettre en valeur les différents parcours de nos salariés et qui font d’ONG Conseil Belgique une entreprise humainement riche! Ce mois-ci, une belle leçon de sagesse sur un air de calebasse…

  • Hello, qui es- tu ? D’où viens tu ?

Je m’appelle Serigne Thiam et je suis sénégalais. Je viens de Rufisque, à 23 kms de Dakar.  Je vis en Belgique depuis 2011 et je suis bien content d’être là!

  • Comment as-tu connu ONG Conseil Belgique ?

J’ai connu ONG Conseil Belgique en 2016 au moment où j’avais besoin d’un travail qui faisait sens et dans lequel je me sente bien.  J’ai rencontré un recruteur de donateurs dans la rue qui m’a parlé du métier et je me suis dit que j’aimerais bien faire ce boulot aussi! Il m’a donné une carte en me disant comment postuler. Je suis vite rentré chez moi pour poser ma candidature tellement j’étais motivé! Deux jours plus tard, on m’a contacté pour un premier entretien.

  • Quelles ONG/ASBL représentées? Une préférence ?  

J’ai commencé par OXFAM et maintenant  je représente la Croix-Rouge de Belgique, où ma femme travaille d’ailleurs.  Pour moi, c’est important de représenter une ONG dont je partage les valeurs. Ce qui me parle le plus, c’est la lutte contre les inégalités – ce qui concerne tout le monde finalement – mais aussi les actions de lutte contre la pauvreté parce que vivre dans la rue peut arriver à n’importe qui, n’importe quand! Un jour, on peut se retrouver tout en bas sans vraiment comprendre pourquoi. Ces deux ONG font un grand travail pour soutenir les gens qui en ont vraiment besoin et je suis heureux de les représenter depuis.

  • Qu’est ce que tu aimes dans ce métier?

Ce que j’aime dans ce métier, c’est le défi. Tu dois aller vers les gens, leur parler, les sensibiliser autour d’actions concrètes et ce n’est pas simple parce que certains comprennent et d’autres pas.  Du coup, il faut rester serein et déterminé car chaque jour est un nouveau défi. J’aime aussi les évolutions professionnelles que propose ONG Conseil Belgique.

  • As-tu vécu des rencontres difficiles?

Oui! Par exemple, un jour une dame est venue me voir dans la rue en me disant : “Alors maintenant, les noirs font ce boulot ?! “ J’ai deviné son racisme mais je ne me suis pas laissé démonter; je lui ai répondu avec un sourire : “Mais oui Madame et avec beaucoup de plaisir et de savoir-faire!”  C’est un exemple parmi d’autres, parce que la rue au quotidien peut se montrer parfois violente. Mais j’ai un moral d’éléphant et je ne laisse personne puiser mon énergie!

  •   Un conseil pour les nouvelles recrues?

Je leur souhaite de bien entretenir leur machine à produire de l’énergie et du courage! Parce que si tu n’as pas ça avec toi, le métier peut être très dur. Il y a des moments de baisse de régime, alors il faut être courageux et garder l’équilibre. Mais on n’est jamais seul, le travail d’équipe a une grande importance dans ce métier.

  • As-tu d’autres activités ?

Oh oui ! Ma famille et la petite dernière qui ne dort pas assez en ce moment !

Sinon je suis musicien professionnel et j’ai longtemps joué au Sénégal en tant que batteur percussionniste avec des grands groupes sénégalais. J’ai également joué avec différents groupes en Belgique.  Actuellement, je fais partie du Groupe Lampfall Sarafina (https://www.facebook.com/Lamp-Fall-Sarafina-237789215087/). En parallèle, je donne des cours de calebasse dans le cadre de l’association Muziek Publique (http://www.muziekpublique.be/nouvelles/cours/article/calebasse). La calebasse est un fruit qui pousse essentiellement en Afrique. Une fois travaillée, elle a la même sonorité qu’une batterie (tout en étant plus pratique à transporter!). L’an passé, j’avais 4 élèves âgés de 28 à 48 ans; le groupe s’agrandit chaque année.

J’ai un autre savoir-faire aussi, je répare les machines à coudre et je propose mes services à qui en a besoin!

  • Quel message d’espoir? Un dernier mot?

Mon grand-père m’a appris quelque chose d’essentiel pour cette vie : quand tu as un problème, il faut l’affronter pour le surmonter; parce que si tu fuis, tu n’attireras que des problèmes jusqu’à l’épuisement. Je dirais aux gens de ne pas se laisser faire car la vie est un combat sans fin.  Il faut avoir le courage d’aller très loin, de regarder très loin aussi et de ne pas limiter ses compétences. Par exemple, je n’ai pas fait de grandes études mais mon expérience de vie m’a conduit jusqu’ici parce que je me suis battu pour ça. Comme on dit, il ne faut pas viser les étoiles mais la lune car si tu la rates, tu peux au moins t’accrocher à une étoile et je crois que j’en ai une bonne !

Par Jennifer Traore

HR Manager

ONG Conseil Belgique SEPT 2017