Jessica est Back Office Officer. Dans la boîte depuis maintenant 7 ans, elle revient sur son parcours et les différents aspects de son métier…
  • Peux-tu nous commencer par nous expliquer ton parcours?

J’ai un diplôme de l’IAD (Institut des Arts de Diffusion) à Louvain La Neuve. J’ai donc travaillé dans le cinéma pendant 5 ans. Entre les tournages, je travaillais  dans le théâtre à la régie et un petit peu à la télévision, notamment sur RTL TVI. J’ai ensuite décidé de réaliser un rêve , c’est pourquoi j’ai entamé un voyage en Crète où je suis finalement restée 2 ans. j’y ai travaillé comme guide touristique et accompagnatrice d’un  groupe de musiciens.

À mon retour en Belgique, j’ai passé 4 ans à étudier les textes sacrés indiens et à pratiquer le yoga auprès d’un être d’exception situé à Jodoigne (et quelque temps en Inde auprès de 2 grands maîtres) après quoi j’ai créé mon Asbl afin d’enseigner à mon tour. Après quelques années de ravissement intérieur mais de galère financière, j’ai combiné mon métier avec plusieurs boulots : vendeuse chez Yves Rocher, serveuse dans un resto grec (le Filoxenia ) et  babysitter dans des hôtels réputés (l’Amigo principalement).

  • Quel parcours! Mais quand et comment es-tu arrivée chez ONG Conseil Belgique ? 

J’ai commencé à réfléchir à une certaine stabilité et c’est là que l’annonce d’ONG Conseil m’est apparue « comme une évidence » (qui était le nom du parfum que je vendais le plus chez Yves Rocher). En lisant cette annonce, je me suis demandée « mais qu’est ce que je fous dans ce magasin à vendre du maquillage et des crèmes anti-âge toute la journée alors que l’autre moitié temps j’enseigne un retour à l’Essentiel au travers de l’enseignement du yoga »? Tout à coup, tout est devenu cohérent.

J’ai commencé à travailler tout en continuant d’enseigner le yoga sur le côté. Puis, j’ai été embraquée dans la folie du boulot qui m’apportait quelque chose que je ne connaissais pas encore! Et j’ai fait le choix d’arrêter d’enseigner le yoga pour me mettre dans le recrutement à plein temps, pour pouvoir jouer mon rôle de RE pleinement et surtout pour pouvoir vivre l’expérience de la mission itinérante qui est un super concept!

  • Tu as donc fait beaucoup de terrain avant de rejoindre le Back Office.. 

Oui, après quelques années de recrutement, j’ai intégré le lancement du recrutement en Flandre. Ça a été une sacrée expérience !

Ensuite, lorsque mes batteries sont tombées à plat, les RH m’ont contactée au bon moment pour me proposer d’aller travailler au Back Office. Moi qui ai toujours été très curieuse de comprendre comment tout se déroulait là-bas derrière, j’ai sauté sur l’occasion en appréhendant bien sûr de ne pas être à la hauteur pour un travail de bureau. Très vite le duo de choc Tawny et Lucas m’a mise à l’aise et c’était un vrai plaisir de retrouver leur tête chaque matin au bureau.

  • En quoi consiste ton job?

Mon job consiste à appeler les personnes recrutées en rue afin de leur souhaiter la bienvenue, de les remercier pour leur soutien et au passage de vérifier que les données soient correctes. C’est le moment aussi pour le donateur / la donatrice de poser les questions auxquelles il / elle n’aurait pas pensé lors de la signature.

  • Que préfères-tu dans ton job?

Le fait qu’il fasse sens que je m’y suis sentie très vite à ma place. Il n’y a pas beaucoup de métiers où tu peux rester toi-même tel que tu es! Et puis, ce job permet d’avoir une certaine stabilité financière.
Après, ce qui est merveilleux dans mon job, c’est que j’ai un accès direct avec chacun des meilleurs moments de la journée du fundraiser; lorsque le donateur me partage le petit moment d’étincelle qui a eu lieu entre le Fundraiser et lui. Mieux encore, certains passants sont d’une humeur exécrable et la rencontre avec un fundraiser modifie complètement leur état d’esprit. C’est très agréable aussi de tomber sur des donateurs qui reconnaissent le travail et l’investissement des fundraisers et de pouvoir en faire un retour directement sur la tablette.
En tout cas, j’ai toujours énormément de joie à voir les collègues avec qui j’ai partagé des équipes continuer leur taf avec la même hargne. Et puis ça fait toujours plaisir aussi de les voir en photo partager ce petit moment magique du « oui, je vais le faire! »

  • Quels sont les challenges de ton job?

Faire en sorte que la personne reparte une deuxième fois avec le sourire, lui faire revivre le temps de l’appel (qui est parfois très court, parfois très long) ce moment passé avec le fundraiser.
Un autre challenge est d’être capable de passer du discours d’une asso à l’autre, d’un appel à l’autre.
J’aime aussi me donner des petits challenge perso (mais ça je le fais pour tout et tout le temps dans la vie de tous les jours) du style si j’ai 3 appels en même temps,  pouvoir répondre aux 3 (et c’est possible car les répondeurs ne se mettent en route qu’après un long moment!).

Ça me fait marrer, je ne sais pas pourquoi et surtout maintenant que je suis seule face à mon mur, j’ai encore plus besoin de ces petits challenge un peu débiles.
Sinon chaque appel en néerlandais est a chaque fois aussi un petit challenge surtout si je passe après un recruteur comme Philippe (et ses recruteurs aussi d’ailleurs) qui maîtrise le néerlandais à la perfection !

  • Aujourd’hui, comment cela se passe-t-il pour toi? 

Aujourd’hui, je suis en télétravail depuis plus d’un an. Certes, je ne côtoie plus mes collègues « physiquement », mais d’un point de vue organisationnel, je ne peux pas espérer mieux pour combiner mon travail et ma nouvelle vie de maman.

  • Quelle est ta devise en toute circonstance?

« Tout », absolument tout ce que je fais dans la vie, je le fais comme si ma vie en dépendait… mais c’est loin d’être un état d’esprit conscient c’est plutôt une pathologie qui serait liée à une incapacité à lâcher prise…
Je dirais plutôt ne justement pas en avoir… Une devise unique pour toute circonstance ça me fait penser à un slogan publicitaire ou à un campagne politique … Tout ça c’est très loin de moi… la simplification des choses à outrance nous en éloigne je pense. Ou alors sous forme d’un haïku qui vient te toucher en plein cœur tout en mettant ton mental en suspend… Chaque circonstance est tellement unique qu’elle mérite son propre état d’esprit d’après moi.

  • Le mot de la fin? 

Il y a quelques années, un fundraiser – que j’ai très vite considéré comme un ami – m’a parlé de « Thinkerview  » (une chaîne de journalisme indépendant) et depuis je n’en ai pas loupé un seul. Je pense que – à une époque où selon moi on donne plus d’importance à la réthorique qu’au contenu – on a besoin plus que jamais de ce genre de média qui ne prend pas les gens pour des cons et laisse le temps à ses invités de s’exprimer sans devoir passer par des raccourcis rapides qui dénaturent complètement leur propos.
Permettre aux invités d’aller au bout de leur pensée, au bout d’une idée en sachant qu’il n’y aura aucune coupure car pas de montage, c’est presque un luxe aujourd’hui et bon ça donne parfois des interview qui durent 3h…

Merci Jessica !